PANAPRESS
Agence Panafricaine d'information
Vers une cure d’amaigrissement dans les milieux universitaires au Burundi
Bujumbura, Burundi (PANA)- Le traditionnel petit déjeuner ne sera plus servi dans les différents restaurants de l’unique université publique du Burundi, basée à Bujumbura, à compter du 1er février prochain, pour cause de crise financière, apprend-on de source proche de l’institution du savoir dans la capitale burundaise.
La mesure d’austérité obligée frappe autour de 14.000 étudiants qui fréquentent actuellement les différentes facultés, les instituts et les écoles supérieures de l’Enseignement public du pays.
D’après le directeur de la Régie des œuvres universitaires (Rou), en charge de la restauration, le transport, la bourse et autres affaires sociales à l’université du Burundi, Anatole Nzinahora, la mesure permettra d’économiser, sur ce seul repas matinal déjà austère de pain sec et de thé noir, quelque 500 millions de francs burundais (un peu plus de 303.000 dollars américains).
A l’entrée de certains restaurants des principaux campus universitaires, des étudiants mécontents encore de plats non variés de midi et du soir faits de riz, de pommes de terre, de bananes relevées de haricots secs, selon les jours de la semaine, n’en finissaient pas, vendredi encore, de deviser du regard angoissé, le communiqué pendant sur les murs depuis deux jours et qui explicite une mesure "non concertée", officiellement basée sur des difficultés financières de la Rou.
Des difficultés financières qui frappent également d’autres secteurs de l’Etat où les coupes budgétaires, dans la loi des finances 2016, s’élèvent, cette année, autour de 300 milliards de francs burundais (près de 183 millions de dollars américains), principalement du fait d’une crise socio-politique et économique persistante dans le pays depuis bientôt neuf mois.
En théorie, tout étudiant admis à l’université du Burundi est normalement assuré, à la fois, d’une bourse du gouvernement, d’une chambre dans les « homes » et de l’accès au restaurant universitaire.
Le nombre sans cesse croissant d’étudiants contraste cependant avec les moyens financiers et les infrastructures d’accueil qui, par contre, n’évoluent pas dans les mêmes proportions depuis des années, déplore-t-on dans les milieux universitaires à Bujumbura.
La réponse du gouvernement est pour le moment à des réformes drastiques tous azimuts dont certaines ont été ces dernières années à l’origine de grèves récurrentes des cours et des chevauchements dans le calendrier académique.
Depuis le début de l’année 2014, un nouveau texte réglemente, notamment, les bourses d’études et de stages au Burundi et à l’étranger, dans le souci avoué par le gouvernement et difficilement conciliable d’assister le plus grand nombre d’étudiants, en tenant compte du critère de mérite et des moyens dont dispose l’Etat.
Le redoublant, quant à lui, n’a plus le droit à la maigre bourse mensuelle de près de 30.000 francs burundais (environ 20 dollars américains), exception faite de celui qui a suspendu les études pour cause de maladie dûment notifiée.
L’autre réponse du gouvernement a été la libéralisation du secteur de l’Enseignement supérieur depuis l’année 2000. C’est à cette époque que les universités privées ont commencé à ouvrir leurs portes et absorbent aujourd’hui un effectif qui tourne autour de 20.000 étudiants.
L’autre réforme-phare dans l’Enseignement supérieur a été, depuis la rentrée académique 2011-2012, le remplacement des cours donnant accès à un simple diplôme de licence de quatre ans, par le système plus à la mode de « LMD » qui enchaîne la licence, puis le master pour terminer par le doctorat.
La réforme a été introduite par le gouvernement burundais pour harmoniser l’Enseignement supérieur du pays avec ce qui se pratique en la matière sur le plan international et donner des chances à sa jeunesse d’être compétitive sur le marché mondial du travail.
Dans les prévisions, il était question qu’en 2015, toute l’université publique du Burundi ait ainsi adopté le système « LMD ».
Nombre d’universités privées au Burundi ont calqué leurs curricula sur le modèle anglo-saxon en avance et se sont déjà adaptés au système LMD.
A côté des problèmes matériels et financiers dont souffre le secteur de l’Enseignement supérieur, de manière générale, au Burundi, on note encore les effets néfastes des crises socio-politiques récurrentes de ces 20 dernières années à l’origine d’une fuite massive de cerveau chez les enseignants et professeurs qualifiés.
Lors de la dernière crise qu’à traversée le pays, entre les années 1990 et 2000, les statistiques disponibles indiquent une véritable hémorragie dont a souffert l’Université du Burundi.
A titre indicatif, entre 2009 et 2010, 276 enseignants ont quitté le pays vers des cieux plus cléments, dont 148 titulaires du doctorat et 19 professeurs ordinaires qui sont les grades les plus élevés dans la hiérarchie universitaire au Burundi.
-0- PANA FB/BEH/IBA 08jan2016
La mesure d’austérité obligée frappe autour de 14.000 étudiants qui fréquentent actuellement les différentes facultés, les instituts et les écoles supérieures de l’Enseignement public du pays.
D’après le directeur de la Régie des œuvres universitaires (Rou), en charge de la restauration, le transport, la bourse et autres affaires sociales à l’université du Burundi, Anatole Nzinahora, la mesure permettra d’économiser, sur ce seul repas matinal déjà austère de pain sec et de thé noir, quelque 500 millions de francs burundais (un peu plus de 303.000 dollars américains).
A l’entrée de certains restaurants des principaux campus universitaires, des étudiants mécontents encore de plats non variés de midi et du soir faits de riz, de pommes de terre, de bananes relevées de haricots secs, selon les jours de la semaine, n’en finissaient pas, vendredi encore, de deviser du regard angoissé, le communiqué pendant sur les murs depuis deux jours et qui explicite une mesure "non concertée", officiellement basée sur des difficultés financières de la Rou.
Des difficultés financières qui frappent également d’autres secteurs de l’Etat où les coupes budgétaires, dans la loi des finances 2016, s’élèvent, cette année, autour de 300 milliards de francs burundais (près de 183 millions de dollars américains), principalement du fait d’une crise socio-politique et économique persistante dans le pays depuis bientôt neuf mois.
En théorie, tout étudiant admis à l’université du Burundi est normalement assuré, à la fois, d’une bourse du gouvernement, d’une chambre dans les « homes » et de l’accès au restaurant universitaire.
Le nombre sans cesse croissant d’étudiants contraste cependant avec les moyens financiers et les infrastructures d’accueil qui, par contre, n’évoluent pas dans les mêmes proportions depuis des années, déplore-t-on dans les milieux universitaires à Bujumbura.
La réponse du gouvernement est pour le moment à des réformes drastiques tous azimuts dont certaines ont été ces dernières années à l’origine de grèves récurrentes des cours et des chevauchements dans le calendrier académique.
Depuis le début de l’année 2014, un nouveau texte réglemente, notamment, les bourses d’études et de stages au Burundi et à l’étranger, dans le souci avoué par le gouvernement et difficilement conciliable d’assister le plus grand nombre d’étudiants, en tenant compte du critère de mérite et des moyens dont dispose l’Etat.
Le redoublant, quant à lui, n’a plus le droit à la maigre bourse mensuelle de près de 30.000 francs burundais (environ 20 dollars américains), exception faite de celui qui a suspendu les études pour cause de maladie dûment notifiée.
L’autre réponse du gouvernement a été la libéralisation du secteur de l’Enseignement supérieur depuis l’année 2000. C’est à cette époque que les universités privées ont commencé à ouvrir leurs portes et absorbent aujourd’hui un effectif qui tourne autour de 20.000 étudiants.
L’autre réforme-phare dans l’Enseignement supérieur a été, depuis la rentrée académique 2011-2012, le remplacement des cours donnant accès à un simple diplôme de licence de quatre ans, par le système plus à la mode de « LMD » qui enchaîne la licence, puis le master pour terminer par le doctorat.
La réforme a été introduite par le gouvernement burundais pour harmoniser l’Enseignement supérieur du pays avec ce qui se pratique en la matière sur le plan international et donner des chances à sa jeunesse d’être compétitive sur le marché mondial du travail.
Dans les prévisions, il était question qu’en 2015, toute l’université publique du Burundi ait ainsi adopté le système « LMD ».
Nombre d’universités privées au Burundi ont calqué leurs curricula sur le modèle anglo-saxon en avance et se sont déjà adaptés au système LMD.
A côté des problèmes matériels et financiers dont souffre le secteur de l’Enseignement supérieur, de manière générale, au Burundi, on note encore les effets néfastes des crises socio-politiques récurrentes de ces 20 dernières années à l’origine d’une fuite massive de cerveau chez les enseignants et professeurs qualifiés.
Lors de la dernière crise qu’à traversée le pays, entre les années 1990 et 2000, les statistiques disponibles indiquent une véritable hémorragie dont a souffert l’Université du Burundi.
A titre indicatif, entre 2009 et 2010, 276 enseignants ont quitté le pays vers des cieux plus cléments, dont 148 titulaires du doctorat et 19 professeurs ordinaires qui sont les grades les plus élevés dans la hiérarchie universitaire au Burundi.
-0- PANA FB/BEH/IBA 08jan2016