PANAPRESS
Agence Panafricaine d'information
Martin Kobler «très préoccupé» par l’expansion de "Daech" en Libye
Tunis, Tunisie (PANA) - Le chef de la mission de l’ONU pour la Libye, Martin Kobler, s’est dit, mercredi, « très préoccupé » par l’expansion de "Daech" (acronyme arabe de l’organisation de «l’Etat islamique »), en attribuant la cause à la lenteur du processus politique devant permettre la mise en place d’un gouvernement d’unité nationale.
« Daech s’étend au sud, à l’est et à l’ouest de la Libye et, partant, représente un danger pour le Niger et le Tchad, alors que le processus politique est lent. Il faut agir plus vite pour activer ce processus. Le facteur temps est très important», a déclaré le diplomate allemand lors d’une conférence de presse à Tunis. Il a noté que des cellules de "Daech" sont implantées dans d’autres pays tels le Nigeria.
M. Kobler a annoncé qu’il se rendra, jeudi à Addis Abeba, siège de l’Union africaine (UA), où il doit rencontrer le Groupe de contact sur la Libye. « L’UA a un grand rôle politique à jouer », la Libye étant un pays arabe et aussi africain", a-t-il souligné.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, livrée à des milices armées, a sombré dans le chaos. Elle compte deux Parlements et deux gouvernements qui se disputent le pouvoir, l’un basé à Tripoli, l’autre à Tobrouk (Est), le seul reconnu internationalement.
Après des mois de négociations sous l’égide des Nations unies, des membres des deux Parlements rivaux et des représentants de la Société civile libyenne, ont signé le 17 décembre dernier à Skhirat, au Maroc, un accord prévoyant la mise en place d’un gouvernement d’union nationale dans le but de contrer la montée de l’organisation de «l’Etat islamique» dans ce pays et d’y juguler l’émigration vers l’Europe.
Adopté à l’unanimité, le 23 décembre, par le Conseil de sécurité de l’ONU, l’accord est considéré comme «la seule alternative» pour résoudre la crise libyenne, selon M. Kobler, insistant sur le fait que la conduite du processus politique appartient aux Libyens.
«L’ONU n’interfère pas dans les affaires intérieures libyennes, mais apporte son aide au processus», en encourageant toutes les parties à adhérer à l’accord, sans marginaliser aucune d’elles.
Autre principe de l’accord de Skhirat: la transition doit être pacifique, loin de toute violence, a martelé Kobler.
Le représentant onusien a, par ailleurs, déclaré qu’il s’attachait actuellement à instaurer un cessez-le-feu d’un jour par semaine à Benghazi afin de permettre l’acheminement des aides humanitaires.
«La situation sur ce plan est déplorable. Sur six millions d’habitants, il y a 2,4 millions qui ont besoin d’aides humanitaires dont 1,3 million nécessitent des aides alimentaires», a noté M. Kobler, jugeant cet état de fait d’"inacceptable pour un pays riche en pétrole ».
Il a également tiré la sonnette d’alarme concernant la situation financière de la Libye qui, a-t-il dit, accuse un déficit de sa production pétrolière de 30 milliards par an. «De 280 milliards de dollars en 2011, les réserves de la Banque centrale libyenne ont chuté à 60 milliards de dollars actuellement. Bientôt - si le chaos persiste - elles seront à zéro et les gens ne trouveront pas de quoi payer les factures d’électricité», s’est-il encore alarmé.
Rejeté par le Parlement de Tobrouk qui juge excessif le nombre de 32 membres qui le composent, le gouvernement d’union est actuellement discuté par le Conseil présidentiel.
Le diplomate onusien a formulé l’espoir que l’échéance de 10 jours (5 février) sera respectée pour la formation d’une nouvelle liste gouvernementale qui doit ensuite être soumise au Parlement de Tobrouk pour approbation.
Le représentant du Secrétaire général de l’ONU a fait remarquer que deux membres récalcitrants du Conseil de la présidence et d’autres du Parlement de Tobrouk ayant boycotté l’accord, ont changé d’attitude, y relevant «des signes positifs».
Se voulant quelque peu optimiste, M. Kobler a dit regarder plutôt «le verre à moitié plein». Il a exhorté les acteurs politiques à «placer l’intérêt du pays au-dessus de toute considération», en mettant notamment fin au chaos qui règne à Tripoli où la criminalité et les enlèvements ont atteint des proportions élevées.
«Il est inadmissible que des milices y règnent pour de longues périodes. Les gens veulent la sécurité pour emmener leurs enfants à l’école sans avoir peur», a-t-il lancé.
-0- PANA BB/IS/IBA 27janv2016
« Daech s’étend au sud, à l’est et à l’ouest de la Libye et, partant, représente un danger pour le Niger et le Tchad, alors que le processus politique est lent. Il faut agir plus vite pour activer ce processus. Le facteur temps est très important», a déclaré le diplomate allemand lors d’une conférence de presse à Tunis. Il a noté que des cellules de "Daech" sont implantées dans d’autres pays tels le Nigeria.
M. Kobler a annoncé qu’il se rendra, jeudi à Addis Abeba, siège de l’Union africaine (UA), où il doit rencontrer le Groupe de contact sur la Libye. « L’UA a un grand rôle politique à jouer », la Libye étant un pays arabe et aussi africain", a-t-il souligné.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, livrée à des milices armées, a sombré dans le chaos. Elle compte deux Parlements et deux gouvernements qui se disputent le pouvoir, l’un basé à Tripoli, l’autre à Tobrouk (Est), le seul reconnu internationalement.
Après des mois de négociations sous l’égide des Nations unies, des membres des deux Parlements rivaux et des représentants de la Société civile libyenne, ont signé le 17 décembre dernier à Skhirat, au Maroc, un accord prévoyant la mise en place d’un gouvernement d’union nationale dans le but de contrer la montée de l’organisation de «l’Etat islamique» dans ce pays et d’y juguler l’émigration vers l’Europe.
Adopté à l’unanimité, le 23 décembre, par le Conseil de sécurité de l’ONU, l’accord est considéré comme «la seule alternative» pour résoudre la crise libyenne, selon M. Kobler, insistant sur le fait que la conduite du processus politique appartient aux Libyens.
«L’ONU n’interfère pas dans les affaires intérieures libyennes, mais apporte son aide au processus», en encourageant toutes les parties à adhérer à l’accord, sans marginaliser aucune d’elles.
Autre principe de l’accord de Skhirat: la transition doit être pacifique, loin de toute violence, a martelé Kobler.
Le représentant onusien a, par ailleurs, déclaré qu’il s’attachait actuellement à instaurer un cessez-le-feu d’un jour par semaine à Benghazi afin de permettre l’acheminement des aides humanitaires.
«La situation sur ce plan est déplorable. Sur six millions d’habitants, il y a 2,4 millions qui ont besoin d’aides humanitaires dont 1,3 million nécessitent des aides alimentaires», a noté M. Kobler, jugeant cet état de fait d’"inacceptable pour un pays riche en pétrole ».
Il a également tiré la sonnette d’alarme concernant la situation financière de la Libye qui, a-t-il dit, accuse un déficit de sa production pétrolière de 30 milliards par an. «De 280 milliards de dollars en 2011, les réserves de la Banque centrale libyenne ont chuté à 60 milliards de dollars actuellement. Bientôt - si le chaos persiste - elles seront à zéro et les gens ne trouveront pas de quoi payer les factures d’électricité», s’est-il encore alarmé.
Rejeté par le Parlement de Tobrouk qui juge excessif le nombre de 32 membres qui le composent, le gouvernement d’union est actuellement discuté par le Conseil présidentiel.
Le diplomate onusien a formulé l’espoir que l’échéance de 10 jours (5 février) sera respectée pour la formation d’une nouvelle liste gouvernementale qui doit ensuite être soumise au Parlement de Tobrouk pour approbation.
Le représentant du Secrétaire général de l’ONU a fait remarquer que deux membres récalcitrants du Conseil de la présidence et d’autres du Parlement de Tobrouk ayant boycotté l’accord, ont changé d’attitude, y relevant «des signes positifs».
Se voulant quelque peu optimiste, M. Kobler a dit regarder plutôt «le verre à moitié plein». Il a exhorté les acteurs politiques à «placer l’intérêt du pays au-dessus de toute considération», en mettant notamment fin au chaos qui règne à Tripoli où la criminalité et les enlèvements ont atteint des proportions élevées.
«Il est inadmissible que des milices y règnent pour de longues périodes. Les gens veulent la sécurité pour emmener leurs enfants à l’école sans avoir peur», a-t-il lancé.
-0- PANA BB/IS/IBA 27janv2016