Les Gazaouis "ne tiennent qu'à un fil", avertit le PAM
Genève, Suisse (PANA) - Le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti que la Bande de Gaza "ne tient qu'à un fil", appelant à un accès urgent pour lui permettre d'atteindre les centaines de milliers de Palestiniens au bord de la famine.
Dans un communiqué, le PAM a indiqué qu'il avait dû, à contrecœur, interrompre les livraisons d'aide au nord de Gaza jusqu'à ce que les conditions soient réunies pour permettre des distributions sûres.
"La décision d'interrompre les livraisons au nord de Gaza n'a pas été prise à la légère, car nous savons que cela signifie que la situation va encore se détériorer et que davantage de personnes risquent de mourir de faim", a déclaré l'agence.
Elle a ajouté qu'elle était "profondément engagée" à atteindre d'urgence les personnes désespérées dans l'enclave déchirée par la guerre, "mais la sûreté et la sécurité de l'acheminement de l'aide alimentaire essentielle - et des personnes qui la reçoivent - doivent être assurées".
En décembre, les Nations unies et les partenaires humanitaires avaient mis en garde contre le risque de famine dans le Nord de la Bande de Gaza d'ici au mois de mai, à moins que les conditions ne s'améliorent de manière décisive.
La situation est particulièrement grave pour les enfants, les femmes enceintes et les nouvelles mères, un enfant sur six souffrant de malnutrition aiguë.
Le PAM a déclaré que ses livraisons dans le nord de la bande de Gaza avaient repris dimanche après une suspension de trois semaines à la suite de l'attaque d'un camion de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et en raison de l'absence d'un système de notification humanitaire opérationnel.
Dimanche, alors qu'un de ses convois se dirigeait vers la ville de Gaza, il a été encerclé par une foule de personnes affamées près du point de contrôle de Wadi Gaza.
"Notre équipe a d'abord repoussé de multiples tentatives de personnes essayant de monter à bord de nos camions, puis a fait face à des tirs une fois que nous sommes entrés dans la ville de Gaza, et a pu distribuer une petite quantité de nourriture en cours de route", a déclaré l'agence de l'ONU.
Lundi, le deuxième convoi qui se dirigeait vers le nord a été confronté à "un chaos et une violence complets" en raison de l'effondrement de l'ordre civil, a ajouté le PAM, notant que plusieurs camions ont été pillés entre Khan Younis et Deir Al Balah et qu'un chauffeur de camion a été battu.
"Le reste de la farine a été distribué spontanément à partir des camions dans la ville de Gaza, au milieu d'une forte tension et d'une colère explosive.
Dans sa déclaration, le PAM souligne qu'il cherchera les moyens de reprendre les livraisons de manière responsable dès que possible.
Il a souligné la nécessité d'augmenter "considérablement" les volumes de nourriture entrant dans la bande de Gaza par des voies multiples et d'ouvrir les points de passage au nord de la bande de Gaza.
"Un système de notification humanitaire opérationnel et un réseau de communication stable sont nécessaires. Et la sécurité, pour notre personnel et nos partenaires ainsi que pour les personnes que nous servons, doit être facilitée", a déclaré l'agence.
"Gaza ne tient qu'à un fil et le PAM doit être en mesure d'inverser la tendance à la famine pour des milliers de personnes désespérément affamées.
Pendant ce temps, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a continué à évacuer des patients du complexe hospitalier Nasser à Khan Younis, alors que les opérations militaires israéliennes se poursuivent et que les restrictions d'accès se poursuivent.
L'agence sanitaire a mené deux missions réussies, évacuant 32 patients critiques, dont deux enfants, du complexe dimanche et lundi.
Ces missions à haut risque ont été menées en étroite collaboration avec le Croissant-Rouge palestinien et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
La situation à l'hôpital reste désastreuse.
Il n'y a ni électricité, ni eau courante, et les déchets médicaux et les ordures créent un terrain propice aux maladies, a déclaré l'OMS.
Le personnel a déclaré que la destruction autour de l'hôpital était "indescriptible", notant que la zone était entourée de bâtiments brûlés et détruits, de lourdes couches de débris, et qu'aucune route n'était accessible.
-0- PANA MA/BAI/IS/SOC 20févr2024