PANAPRESS
Agence Panafricaine d'information
La menace de "Daech" rapproche les protagonistes libyens
Tripoli, Libye (PANA) - L'essor fulgurant et le succès enregistrés dernièrement sur le terrain par l'organisation extrémistes "Daech" (Etat islamique) en Libye avec la prise de contrôle de Syrte et la conquête d'autres localités, a révélé au grand jour l'ampleur de la menace que fait peser cette organisation djihadiste sur l'existence même du pays.
Une situation qui a forcé à un rapprochement entre les protagonistes de la crise libyenne qui pourront profiter de la reprise demain lundi du round de dialogue inter-libyen à Skhirat au Maroc pour conclure un accord politique de sortie de crise.
Pour le camp du gouvernement intérimaire libyen et le Parlement qui sont internationalement reconnus, ainsi que le commandement militaire qui les soutient, la menace des groupuscules terroristes présents sur le territoire libyen, "Al-Qaïda", "Daech" et leurs sympathisants dont "Farjr Libya", qui contrôle depuis l'été dernier la capitale, Tripoli et plusieurs villes de l'Ouest, la lutte contre ces groupes est le véritable combat mené actuellement en Libye.
Contrairement à l'autre camp incarné par le Congrès national général (CNG), Parlement sortant, le gouvernement de salut installé à Tripoli et les milices armées de "Fajr Libya" aux tendances islamistes qui les soutiennent, qui considéraient ces groupes armés extrémistes comme des révolutionnaires, allant même jusqu'à nier l'existence de terrorisme lorsque les autorités légitimes avaient classé après les Etats-Unis, le groupe salafiste djihadiste libyen "Ansar Asharia" comme organisation terroriste.
Mais cette position s'est effritée à la faveur des actions de plus en plus violentes de "Daech" qui a pris le contrôle de la ville de Derna (est) un bastion principal, allant de l'assassinat, à la décapitation en passant par les attentats à la voiture piégée.
La branche libyenne de "Daech" est allée jusqu'à s'immiscer dans la vie quotidienne des Libyens, voulant imposer un islam rigoriste avec l'application de la Charia (loi islamique). Elle a procédé à diverses reprises à l'amputation de bras de personnes accusées de vols et infligé des sanctions de coups de fouets en plein public, pour des délits déterminés, prouvant son caractère extrémiste.
La prise de la ville de Syrte (450 km, est de Tripoli) dernièrement par "Daech" des mains de la Brigade 166 issus de Misrata qui était chargée de sa sécurisation et les multiples attentats contre les groupes armés de Misrata, ont fini par persuader les milices de cette ville que la menace de "Daech", qui les considère comme des "apostats", pouvait tout emporter sur son passage et qu'il s'agit d'un danger réel, constant et irréversible à ne pas négliger.
La défaite subie a finalement fait prendre conscience aux milices de Misrata du danger et de la puissance que représente "Daech" qu'il leur était impossible de vaincre seules, d’où ce revirement subite en se tournant vers l'ancien ennemi représenté pas le Parlement de Tobrouk.
La décision de quatre Bataillons de Misrata de renoncer aux combats contre les forces de l'armée libyenne et de soutenir l'option du dialogue, en vue de l'émergence d'un Etat de droit et de démocratie fondé sur l'alternance pacifique au pouvoir, a constitué un premier signe sur le chemin du rapprochement des protagonistes face au péril incarné par "Daech".
Le chef de la Mission d'Appui des Nations en Libye (MANUL) qui facilite le dialogue en Libye a, par ailleurs, rappelé que les partis politiques en Libye étaient en faveur d'une solution politique, car tout le monde est lassé par les combats.
L'existence de l'organisation "Daech" (Etat islamique) en Libye a poussé les différents protagonistes à la solidarité pour y faire face, ce qui est de bon augure, a-t-il expliqué
M. Leon a indiqué que la Communauté internationale avait besoin d'une politique internationale plus visible dans la région, fondée sur une meilleure compréhension des facteurs régionaux et locaux.
Il a déclaré que les causes du conflit en Libye remontaient pour certaines à la nature du pays, tels que les conflits inter-tribaux et les différences entre les régions orientale et occidentale, ainsi que les blocs démographiques et les progrès de la civilisation, soulignant que les forces en Libye sont équilibrées et il n'y a pas de domination ou de la puissance d'une partie sur l'autre, ce qui favorise une union sacrée contre "Daech".
Selon lui, si on ne parvient pas à un partage du pouvoir, les conflits se poursuivront pendant une période dont personne n'en connaît la durée.
Le prochain round du dialogue politique inter-libyen à Skhirat au Maroc, qui va démarrer lundi 8 juin, permettra aux participants de discuter d'un nouveau projet d'accord politique basé sur les observations présentées, récemment, par les parties en conflit.
La Mission onusienne a affirmé ''sa profonde conviction que ce round sera décisif'', appelant les parties libyennes concernées à adhérer aux prochaines négociations avec un esprit de réconciliation pour parvenir à une solution à travers un accord politique pour instaurer la paix et la stabilité en Libye.
Pour le délégué de la Libye aux Nations unies, Ibrahim Debbachi, le projet d'accord politique présenté de la MANUL constitue une bouée de sauvetage et la seule voie pour sortir le pays du cercle vicieux de la violence, même s'il ne satisfait pas toutes les parties en conflit.
Il est rejoint par Tarek Mitri, ancien représentant du Secrétaire général des Nations unies en Libye, qui affirme que la Libye n'avait pas besoin du soutien d'un camp au détriment d'un autre pour vaincre le terrorisme, assurant qu'elle ne parviendra pas à résoudre la crise qui secoue le pays, qu'à travers un accord politique qui favorisera l'unification des forces face à la menace terroriste.
Il a déploré le fait que les protagonistes politiques, qui sont maintenant convaincus de l'inefficacité de la guerre et de la possibilité de parvenir à un accord, ont perdu beaucoup de temps qui a entraîné une effusion de sang de Libyens, qui pouvait être évitée.
Pour l'analyste libyen Ashraf al-Majbri, les Libyens ne peuvent pas compter sur l'aide extérieure qui n'arrivera jamais à éradiquer le terrorisme, affirmant que seule leur union sacrée pouvait servir d'arme efficace contre la montée de la menace terroriste représentée par "Daech".
Il reste à espérer que les protagonistes libyens auront suffisamment de prise de conscience pour aborder demain avec une volonté politique implacable de s'entendre pour régler la crise et sauver leur pays du péril terroriste qui risque de plonger à jamais leur pays dans le chaos et le désordre.
-0-PANA/BY/TBM/IBA 07juin2015
Une situation qui a forcé à un rapprochement entre les protagonistes de la crise libyenne qui pourront profiter de la reprise demain lundi du round de dialogue inter-libyen à Skhirat au Maroc pour conclure un accord politique de sortie de crise.
Pour le camp du gouvernement intérimaire libyen et le Parlement qui sont internationalement reconnus, ainsi que le commandement militaire qui les soutient, la menace des groupuscules terroristes présents sur le territoire libyen, "Al-Qaïda", "Daech" et leurs sympathisants dont "Farjr Libya", qui contrôle depuis l'été dernier la capitale, Tripoli et plusieurs villes de l'Ouest, la lutte contre ces groupes est le véritable combat mené actuellement en Libye.
Contrairement à l'autre camp incarné par le Congrès national général (CNG), Parlement sortant, le gouvernement de salut installé à Tripoli et les milices armées de "Fajr Libya" aux tendances islamistes qui les soutiennent, qui considéraient ces groupes armés extrémistes comme des révolutionnaires, allant même jusqu'à nier l'existence de terrorisme lorsque les autorités légitimes avaient classé après les Etats-Unis, le groupe salafiste djihadiste libyen "Ansar Asharia" comme organisation terroriste.
Mais cette position s'est effritée à la faveur des actions de plus en plus violentes de "Daech" qui a pris le contrôle de la ville de Derna (est) un bastion principal, allant de l'assassinat, à la décapitation en passant par les attentats à la voiture piégée.
La branche libyenne de "Daech" est allée jusqu'à s'immiscer dans la vie quotidienne des Libyens, voulant imposer un islam rigoriste avec l'application de la Charia (loi islamique). Elle a procédé à diverses reprises à l'amputation de bras de personnes accusées de vols et infligé des sanctions de coups de fouets en plein public, pour des délits déterminés, prouvant son caractère extrémiste.
La prise de la ville de Syrte (450 km, est de Tripoli) dernièrement par "Daech" des mains de la Brigade 166 issus de Misrata qui était chargée de sa sécurisation et les multiples attentats contre les groupes armés de Misrata, ont fini par persuader les milices de cette ville que la menace de "Daech", qui les considère comme des "apostats", pouvait tout emporter sur son passage et qu'il s'agit d'un danger réel, constant et irréversible à ne pas négliger.
La défaite subie a finalement fait prendre conscience aux milices de Misrata du danger et de la puissance que représente "Daech" qu'il leur était impossible de vaincre seules, d’où ce revirement subite en se tournant vers l'ancien ennemi représenté pas le Parlement de Tobrouk.
La décision de quatre Bataillons de Misrata de renoncer aux combats contre les forces de l'armée libyenne et de soutenir l'option du dialogue, en vue de l'émergence d'un Etat de droit et de démocratie fondé sur l'alternance pacifique au pouvoir, a constitué un premier signe sur le chemin du rapprochement des protagonistes face au péril incarné par "Daech".
Le chef de la Mission d'Appui des Nations en Libye (MANUL) qui facilite le dialogue en Libye a, par ailleurs, rappelé que les partis politiques en Libye étaient en faveur d'une solution politique, car tout le monde est lassé par les combats.
L'existence de l'organisation "Daech" (Etat islamique) en Libye a poussé les différents protagonistes à la solidarité pour y faire face, ce qui est de bon augure, a-t-il expliqué
M. Leon a indiqué que la Communauté internationale avait besoin d'une politique internationale plus visible dans la région, fondée sur une meilleure compréhension des facteurs régionaux et locaux.
Il a déclaré que les causes du conflit en Libye remontaient pour certaines à la nature du pays, tels que les conflits inter-tribaux et les différences entre les régions orientale et occidentale, ainsi que les blocs démographiques et les progrès de la civilisation, soulignant que les forces en Libye sont équilibrées et il n'y a pas de domination ou de la puissance d'une partie sur l'autre, ce qui favorise une union sacrée contre "Daech".
Selon lui, si on ne parvient pas à un partage du pouvoir, les conflits se poursuivront pendant une période dont personne n'en connaît la durée.
Le prochain round du dialogue politique inter-libyen à Skhirat au Maroc, qui va démarrer lundi 8 juin, permettra aux participants de discuter d'un nouveau projet d'accord politique basé sur les observations présentées, récemment, par les parties en conflit.
La Mission onusienne a affirmé ''sa profonde conviction que ce round sera décisif'', appelant les parties libyennes concernées à adhérer aux prochaines négociations avec un esprit de réconciliation pour parvenir à une solution à travers un accord politique pour instaurer la paix et la stabilité en Libye.
Pour le délégué de la Libye aux Nations unies, Ibrahim Debbachi, le projet d'accord politique présenté de la MANUL constitue une bouée de sauvetage et la seule voie pour sortir le pays du cercle vicieux de la violence, même s'il ne satisfait pas toutes les parties en conflit.
Il est rejoint par Tarek Mitri, ancien représentant du Secrétaire général des Nations unies en Libye, qui affirme que la Libye n'avait pas besoin du soutien d'un camp au détriment d'un autre pour vaincre le terrorisme, assurant qu'elle ne parviendra pas à résoudre la crise qui secoue le pays, qu'à travers un accord politique qui favorisera l'unification des forces face à la menace terroriste.
Il a déploré le fait que les protagonistes politiques, qui sont maintenant convaincus de l'inefficacité de la guerre et de la possibilité de parvenir à un accord, ont perdu beaucoup de temps qui a entraîné une effusion de sang de Libyens, qui pouvait être évitée.
Pour l'analyste libyen Ashraf al-Majbri, les Libyens ne peuvent pas compter sur l'aide extérieure qui n'arrivera jamais à éradiquer le terrorisme, affirmant que seule leur union sacrée pouvait servir d'arme efficace contre la montée de la menace terroriste représentée par "Daech".
Il reste à espérer que les protagonistes libyens auront suffisamment de prise de conscience pour aborder demain avec une volonté politique implacable de s'entendre pour régler la crise et sauver leur pays du péril terroriste qui risque de plonger à jamais leur pays dans le chaos et le désordre.
-0-PANA/BY/TBM/IBA 07juin2015