L'opposition parlementaire interpelle le Bénin sur la gestion de la crise au Niger
Cotonou, Bénin (PANA) - Les députés du parti de l'opposition béninoise, Les Démocrates, ont interpellé le gouvernement au sujet de la gestion de la crise au Niger.
Dans un document comportant 19 questions au gouvernement béninois, l’opposition parlementaire voudrait en savoir plus sur les raisons qui motivent l’engagement du Bénin à adhérer à un probable usage de la voie militaire pour gérer la situation au Niger et les dispositions prises pour en amenuiser les conséquences sur les populations et sur l’économie.
Les députés du parti «Les Démocrates » demandent les dispositions prises par le gouvernement pour prendre l’avis du Parlement par rapport à l’engagement des troupes béninoises dans le théâtre des opérations de la CEDEAO au Niger en cas de mise en œuvre de l’option militaire, et les dispositions prises pour garantir la sécurité des ressortissants béninois dans ce pays.
«Le Bénin et le Niger étant des peuples frères, qu’est-ce qui justifie alors que le Bénin accepte d’envoyer ses troupes pour attaquer le Niger pendant que d’autres pays de la CEDEAO non limitrophes du Niger, refusent d’y participer ? », ont voulu savoir les députés de l’opposition qui aimeraient avoir les statistiques de l’effectif des soldats béninois, la logistique à mettre à la disposition du contingent de la CEDEAO, le coût prévisionnel d’une éventuelle participation du Bénin à cette opération et celui qui en paierait la facture.
Les députés ont également voulu avoir l’assurance qu’en cas d’agression du Niger, aucune vie de populations civiles nigériennes, ni de soldats béninois ne sera touchée voudraient savoir les prévisions faites par l’exécutif pour chaque soldat en termes de prime, et chaque famille de soldat en cas de décès de soldats béninois sur le théâtre des opérations.
Les députés qui craignent que l’opération provoque l’infiltration au Bénin de potentiels djihadistes comme ce fut le cas en Libye, disent ne pas comprendre pourquoi ne pas privilégier le dialogue politique et diplomatique comme ce fut le cas au Mali, au Burkina Faso et en Guinée.
Les effets de la fermeture des frontières avec le Niger sur le Port Autonome de Cotonou, ceux des sanctions déjà prises par la CEDEAO sur l’économie nigérienne et sur les populations, les mesures prévues par le gouvernement pour contrer la montée des prix des denrées de première nécessité, le sort réservé aux acteurs économiques déjà victimes des conséquences des sanctions prises par la CEDEAO (acteurs portuaires, transporteurs, opérateurs économiques, etc.) sont entre autres, les questions posées par ces députés et auxquelles le gouvernement béninois devra répondre au Parlement.
-0- PANA IT/IS/SOC 17août2023