Hausse de 24 pc du coût du panier alimentaire en Libye en raison du conflit et de la Covid-19, selon le PAM
Tripoli, Libye (PANA) - Le coût du panier alimentaire en Libye a augmenté de 24 pc passant à 800 dinars, soit environ 597 dollars, la plus forte augmentation des trois dernières années, a annoncé le Programme alimentaire mondial (PAM) dans une nouvelle étude, expliquant cette hausse par l'effet combiné de la baisse des prix du pétrole, de l'épidémie du coronavirus et du conflit militaire en Libye en 2020.
Dans une étude sur la situation alimentaire en Libye publiée mardi, le Programme alimentaire mondial a précisé que le prix du panier alimentaire durant l'année en cours était estimé à 757 dinars libyens en octobre, ce qui représente une augmentation de 18 pc par rapport à janvier (627 dinars libyens).
Au niveau national, la région du Sud de la Libye a continué d'enregistrer le coût le plus élevé du panier alimentaire au cours des 10 premiers mois de l'année, avec une augmentation de 13 pc au-dessus de la moyenne nationale, contrairement, les régions de l'Est et de l'Ouest étaient en dessous de la moyenne nationale de 2 et 5 pc, respectivement.
L'étude de l'agence spécialisée des Nations Unies a attribué "la raison de la situation de la région du Sud à la négligence historique dont elle est victime, à l'instabilité et aux conflits, car elle est en partie éloignée des ports, ce qui entraîne des coûts de transport élevés".
Les données recueillies par le Programme alimentaire mondial dans huit municipalités libyennes ont montré que presque tous les ménages interrogés ont sacrifié la qualité de leur alimentation et se sont engagés dans des stratégies d'adaptation négatives, car la stratégie d'adaptation la plus adoptée porte sur la consommation de l'alimentation (81 pc) ce qui diminue le nombre de repas (73 pc) et abaisse la taille des portions (71 pc).
Près de 50 pc des ménages interrogés ont recouru à l'achat de nourriture en utilisant l'épargne, tandis qu'un quart environ ont dû réduire leurs dépenses de santé et d'éducation, acheter de la nourriture à crédit et emprunter de l'argent pour répondre aux besoins, selon le document.
L'étude a expliqué les principales motivations des familles libyennes par le manque d'accès aux lieux de travail, en raison de la pandémie du coronavirus, du faible revenu et de l'épuisement de l'épargne, qui affectent la consommation alimentaire, tandis que 20 pc de ces familles ont révélé un trouble de la consommation alimentaire, et plus de 70 pc en dépendent d'une de stratégies d'urgence pour faire face aux moyens de subsistance, et parmi ceux qui n'ont fait face à aucune interruption de travail, il y'a moins de 29 pc des ménages.
L'étude de l'ONU indique que la forte baisse des prix et de la production du pétrole a entraîné une pression accrue sur les prix et a gravement endommagé l'économie libyenne, qui dépend fortement du secteur pétrolier, pour déclencher la contraction du secteur pétrolier avant la propagation de l'épidémie après la baisse de la demande mondiale, et pourtant la crise a conduit au Covid-19 en plus du conflit militaire, et a une nouvelle baisse de la production d'énergie.
Après la levée du blocus pétrolier, le 18 septembre, la Libye a rapidement augmenté sa production, ce qui a conduit à une baisse des prix de l'essence sur le marché parallèle (-12,5%), et des prix du combustible de cuisine (-16,5%) dans toute la Libye en octobre dernier, alors que le coût du carburant continue d'être en hausse dans le Sud de la Libye, plus que doublant par rapport à décembre 2019.
En Libye, la Covid-19 vient s'ajouter aux crises dans lesquelles les familles ont été victimes relativement à l'interruption des services publics et de la diminution des opportunités d'emploi, tandis que le système de santé du pays est au bord de l'effondrement, les trois quarts des dispensaires étant hors service en raison du manque de personnel médical, de fournitures et de médicaments ainsi que de l'équipement, selon le rapport.
Cette situation a rendu difficile l'évaluation de l'impact réel du coronavirus sur la population et, par conséquent, les familles perdent leurs moyens de subsistance et leurs revenus du fait que les employés ne reçoivent souvent pas leur salaire depuis des mois.
L'enquête du Programme alimentaire mondial montre que plus de 60 pc des familles ont des membres qui n'ont pas été en mesure d'accéder à leur emploi après le début de l'épidémie et 50 pc ont déclaré avoir été confrontés à au moins un défi pour accéder aux soins de santé.
Dans les zones reculées comme le Sud de la Libye, les conséquences sont désastreuses, car la récente augmentation du nombre de cas de virus a conduit au confinement de la ville de Sebha, ce qui a renforcé les mesures strictes déjà en place et rendu la tâche très difficile pour les salariés journaliers et les propriétaires de petites entreprises.
Les migrants qui gagnent leur vie avec un salaire journalier sont les plus touchés, car les opportunités de revenus se sont évaporées à mesure que les prix des denrées alimentaires de base augmentent, selon le PAM.
Le Programme alimentaire mondial a recommandé de continuer à surveiller la sécurité alimentaire et la nutrition en Libye, en utilisant les téléphones portables pour identifier la population à risque, et pour surveiller et traiter les facteurs susceptibles d'avoir un impact négatif sur l'état nutritionnel des personnes vulnérables.
Il a également exhorté le gouvernement libyen à modifier les plans de protection sociale et les programmes communautaires tout en aidant les groupes les plus vulnérables, ainsi que ceux qui ont perdu leur emploi en raison du confinement, à être en mesure d'obtenir une alimentation adéquate et nutritive.
En ce qui concerne l'alimentation scolaire, l'étude a appelé à lui proposer une alternative, en leur fournissant des transferts monétaires et la livraison de nourriture à domicile pour aider les familles pauvres à obtenir des repas nutritifs pour les enfants pendant les fermetures d'écoles.
-0- PANA BY/JSG 29dec2020
