Des experts africains réfléchissent sur les processus électoraux et la crise sécuritaire en Afrique sub-saharienne
Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - Des experts d’une dizaine de pays africains ont ouvert ce mercredi à Ouagadougou, un séminaire sous-régional sur le thème "Processus électoraux et crise sécuritaire en Afrique sub-saharienne : résilience des organes de gestion des élections", a-t-on constaté sur place.
Ce séminaire réunit environ 150 participants et enregistre la participation d’experts et de participants venus de onze pays africains que sont : le Burkina Faso, le Bénin, la Centrafrique, le Ghana, le Niger, le Nigeria, le Mali, le Sénégal, le Togo, la Guinée et la République Démocratique du Congo.
La rencontre est organisée avec l’appui de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), la Fondation Internationale pour les Systèmes Électoraux (IFES) et le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) et durera jusqu’au 09 décembre.
L’objectif global de ce séminaire est d’offrir un cadre d’échanges aux organes de gestion des élections de l’Afrique de l’Ouest, pour leur permettre de trouver des leviers de résilience des processus électoraux qu’ils conduisent dans un contexte de défi sécuritaire, en vue de contribuer à terme à la consolidation démocratique.
Plusieurs pays organiseront bientôt des élections dans un contexte marqué par des défis sécuritaires qui prévalent dans le Sahel depuis près de dix ans et les Organes de Gestion des Élections (OGE) doivent à cet égard se réinventer pour s’adapter à la nouvelle situation, selon les organisateurs.
Dans son discours, le Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Burkina Faso, Elysée Ouédraogo, a déclaré que l’objectif de ce séminaire est d’offrir un cadre d’échanges permettant aux organes de gestion des élections et aux experts électoraux de partager leurs expériences et connaissances essentiellement pour renforcer la résilience des processus électoraux que nous sommes amenés à conduire dans des contextes sécuritaires difficiles, plaçant nos pays dans des situations de fragilité institutionnelle.
Déjà, même dans un contexte de pays stable et de tranquillité, chaque processus électoral comporte toujours ses défis et dont le plus important demeure presque toujours la préservation de la paix, malgré l’enjeu de la compétition, la confrontation des intérêts en présence et la convoitise du pouvoir, a-t-il dit.
"Dans un contexte de crise sécuritaire, organiser l’élection même est un défi majeur. L’urgence et la priorité des priorités est d’abord le rétablissement de la sécurité et la gestion de la crise humanitaire", a souligné M. Ouédraogo, ajoutant qu’"il faut aussi se rendre à l’évidence que l’élection doit être au rendez-vous de la sortie de crise, sinon même qu’elle doit consacrer la sortie crise ou à tout le moins un début de sortie de crise. Elle n’est pas seulement qu’un engagement international souscrit par notre pays, elle constitue un moment important pour évoquer l’avenir politique, économique et social du pays".
"Dès lors, il faut nécessairement avoir l’échéance électorale en ligne de mire, et il faut fondamentalement la réussir, car la rater serait compromettre davantage la paix que nous travaillons à rétablir", a-t-il dit.
Pour lui, certes, de nombreux défis se posent pour des élections dans un tel contexte : la sécurisation, la participation, la bonne organisation, la mobilisation des ressources, mais il faut travailler à les relever, il faut veiller à les gérer pour permettre au pays de repartir dans un contexte plus stable et plus sûr.
-0- PANA TNND/IS/SOC 07déc2022